Le RGAA constitue la norme française d’accessibilité numérique, mais son application reste un défi pour les développeurs.
- 13% seulement des sites publics français sont conformes au RGAA malgré l’obligation légale depuis 2020
- Les outils automatisés ne peuvent tester que 20 à 30% des critères du référentiel, créant une illusion de conformité
- L’Assistant RGAA est indispensable pour les auditeurs, offrant des fonctionnalités précieuses pour chaque test
- Une approche multidisciplinaire impliquant tous les métiers (design, développement, rédaction) est nécessaire pour garantir l’accessibilité
Le Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité (RGAA) représente le standard français incontournable pour garantir l’accessibilité numérique. Étant développeur travaillant sur divers projets allant des startups aux grandes entreprises, j’ai constaté que sa mise en œuvre reste souvent un défi technique pour de nombreuses équipes. Selon les dernières statistiques, seuls 13% des sites publics français étaient pleinement conformes au RGAA en 2023, malgré l’obligation légale entrée en vigueur depuis septembre 2020. Pour naviguer efficacement dans cet univers complexe, un kit d’audit complet s’avère indispensable. Voici tous les outils et ressources qui vous permettront de comprendre et d’appliquer correctement ce référentiel.
Comprendre le RGAA et ses mécanismes d’évaluation
Le RGAA constitue bien plus qu’une simple liste de recommandations. Il s’agit d’un cadre méthodologique structuré pour évaluer précisément la conformité d’un site web aux exigences d’accessibilité. La partie « Évaluation de la conformité à la norme » détaille minutieusement la méthodologie à suivre pour réaliser un audit complet, incluant l’échantillonnage pertinent des pages, l’identification des critères applicables et le calcul du taux de conformité global.
Un outil majeur développé par la Direction Interministérielle du Numérique (DINUM) est Ara, la plateforme dédiée aux audits RGAA. Cet environnement spécialisé facilite la génération de rapports détaillés et de déclarations de conformité officielles. Notons qu’Ara n’effectue pas d’analyses automatiques mais sert plutôt d’interface structurante pour les experts en accessibilité numérique. Son utilisation efficace requiert une connaissance approfondie des 106 critères du référentiel.
Dans mon parcours professionnel, j’ai rapidement compris que l’accessibilité numérique ne se limite pas à cocher des cases. Elle demande une compréhension fine des besoins réels des utilisateurs en situation de handicap. Le RGAA fournit également des guides spécifiques pour mieux appréhender les difficultés rencontrées par différents profils d’utilisateurs, notamment les personnes souffrant de troubles Dys, de handicap mental, ou utilisant des technologies d’assistance particulières.
Type de document | Utilité | Public cible |
---|---|---|
Guide de l’auditeur RGAA | Méthodologie complète d’audit | Experts accessibilité |
Modèles de documents | Production des livrables obligatoires | Auditeurs et responsables de projet |
Guides spécifiques aux handicaps | Compréhension des besoins utilisateurs | Tous les intervenants du projet |
Les limites des outils d’analyse automatique d’accessibilité
Lors de mes premières expériences d’audit, j’ai été tenté par la promesse des outils automatisés qui semblaient offrir une solution rapide. L’expérience m’a appris leurs importantes limitations. Ces solutions ne peuvent tester que 20 à 30% des critères du RGAA, principalement ceux vérifiables par programmation. Cette couverture partielle crée souvent une illusion de conformité dangereuse pour les projets sensibles.
La plupart de ces outils reposent sur les Web Content Accessibility Guidelines (WCAG) internationales plutôt que sur le RGAA spécifiquement français. Cette nuance peut sembler minime, mais elle engendre des différences significatives dans l’interprétation et l’application des critères. Par ailleurs, ces solutions automatisées se révèlent incapables d’évaluer la pertinence contextuelle – par exemple, si la description alternative d’une image transmet effectivement l’information visuelle essentielle.
Les limites se manifestent également dans l’absence d’évaluation de la criticité des problèmes identifiés. Un simple avertissement concernant un contraste légèrement insuffisant peut être présenté avec la même importance qu’une erreur bloquante rendant le site totalement inutilisable pour un utilisateur non-voyant. Cette approche indifférenciée conduit souvent à des priorités mal définies dans les plans de correction.
Ces outils prennent diverses formes qu’il est utile de connaître :
- Extensions de navigateur comme Google Lighthouse ou Wave
- Services en ligne tels qu’Asquatasun ou Site Improve
- Librairies de test comme Axe Core intégrables dans les pipelines CI/CD
- Outils d’analyse statique de code (linters) pour détecter certains problèmes dès la phase de développement

Méthodologie et ressources essentielles pour un audit RGAA efficace
Pour conduire un audit RGAA complet, une démarche méthodique comparable à la gestion électronique des documents s’impose. Le guide de l’auditeur RGAA constitue la pierre angulaire de cette approche, détaillant chaque étape du processus : depuis la création d’un échantillon représentatif jusqu’à la gestion des contestations éventuelles, en passant par la définition des dérogations justifiées et l’accompagnement à la réparation des non-conformités.
La méthodologie de tests fournie pour chaque critère du RGAA représente une ressource inestimable. Celle-ci s’appuie notamment sur les barres d’outils spécialisées des navigateurs comme Web Developer pour Firefox. Ces outils permettent d’inspecter et d’analyser méthodiquement les éléments techniques d’une page web sous l’angle de l’accessibilité.
Pour structurer efficacement les audits et produire des documents normalisés, plusieurs modèles officiels sont mis à disposition :
- Déclaration de conformité officielle
- Page d’aide standardisée
- Notices d’utilisation des composants d’interfaces riches
- Grille d’évaluation complète
- Rapport d’audit détaillé
D’après mon expérience, l’Assistant RGAA constitue l’outil complémentaire le plus précieux pour tout auditeur. Cette extension disponible pour Firefox et Chrome propose des fonctionnalités d’aide à la détection et à l’évaluation pour chaque test du référentiel. Après des années à peaufiner mon environnement de travail, je la considère comme indispensable pour gagner en précision et en efficacité.
Ressources par métier pour une mise en œuvre coordonnée
L’accessibilité numérique représente un effort collectif qui implique tous les acteurs d’un projet web. Chaque métier dispose de ressources spécifiques pour intégrer les principes du RGAA à ses pratiques. Pour les décideurs et chefs de projet, le guide dédié à l’accessibilité numérique offre une vision stratégique et organisationnelle. J’ai pu constater, en travaillant avec différentes équipes, que ce document constitue souvent le premier pas vers une prise de conscience institutionnelle.
Les concepteurs UX/UI trouveront dans le guide du concepteur RGAA les problématiques essentielles à traiter dès la phase de design. Considérer l’accessibilité en amont permet d’éviter de nombreux problèmes coûteux à corriger après développement. Mes collaborations avec des designers sensibilisés à ces enjeux ont toujours produit des interfaces plus robustes et inclusives.
Pour les contributeurs et rédacteurs de contenu, plusieurs guides pratiques sont disponibles, notamment « Contribuer sur le web de manière accessible » ainsi que des ressources spécifiques pour créer des documents bureautiques et EPUB accessibles. Ces aspects éditoriaux sont souvent négligés alors qu’ils représentent une part importante de l’expérience utilisateur accessible.
Enfin, pour mes collègues développeurs et intégrateurs, le guide dédié au RGAA offre des perspectives techniques précieuses sur JavaScript et l’API ARIA. À cela s’ajoutent des études sur l’accessibilité des bibliothèques JavaScript les plus populaires et une suite de tests pour les composants RGAA. Ces ressources m’ont personnellement aidé à éviter de nombreux pièges techniques lors de l’implémentation de composants interactifs complexes.