Grille d’audit RGAA : les derniers critères à prendre en compte

Grille d'audit RGAA : les derniers critères à prendre en compte

L’audit RGAA est essentiel pour garantir l’accessibilité numérique des sites web, notamment dans le secteur public français.

  • Cadre légal contraignant : organisations publiques, grandes entreprises et organismes d’intérêt général sont soumis à des obligations avec sanctions potentielles jusqu’à 20 000€.
  • Méthodologie en quatre phases : cadrage, audit des 106 critères, synthèse des résultats et déclaration officielle de conformité.
  • Critères cruciaux : alternatives textuelles, navigation au clavier, contrastes, structure sémantique et formulaires accessibles.
  • Livrables essentiels : grille d’évaluation, synthèse, liste d’actions priorisées et déclaration d’accessibilité.

L’accessibilité numérique est devenue un enjeu majeur pour les sites web, particulièrement dans le secteur public français. Avec mon expérience de développeur passionné par les bonnes pratiques, j’ai récemment dû plonger dans la dernière version du RGAA pour un projet d’envergure. Avec près de 12 millions de Français en situation de handicap (17% de la population), l’importance d’un web accessible n’est plus à confirmer. La grille d’audit RGAA représente l’outil indispensable pour évaluer la conformité d’un site. Étudions ensemble les derniers critères à prendre en compte pour réussir votre audit d’accessibilité.

Comprendre le cadre légal et les obligations du RGAA

Le Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité (RGAA) constitue le cadre officiel français pour l’accessibilité numérique. Ce référentiel ne se contente pas de fournir des recommandations : il pose un cadre légal contraignant pour certaines organisations. Depuis la dernière mise à jour, trois catégories d’organismes sont soumises aux obligations légales de mise en conformité : les organisations publiques, les entreprises dépassant 250 millions d’euros de chiffre d’affaires, et les organisations d’intérêt général.

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Ces obligations ne sont pas à prendre à la légère. Le non-respect des normes d’accessibilité peut entraîner des sanctions pouvant atteindre 20 000€. Au-delà de l’aspect punitif, la mise aux normes présente de nombreux avantages : élargissement de l’audience, amélioration de l’expérience utilisateur pour tous les visiteurs et conformité légale. La démarche rejoint d’ailleurs les bonnes pratiques de gestion documentaire que j’ai abordées dans un précédent article sur comment mettre en place une GED en entreprise.

Pour se conformer au RGAA, les organisations concernées doivent publier une déclaration d’accessibilité, mentionner leur niveau de conformité en page d’accueil et proposer un lien vers leur schéma pluriannuel de mise en accessibilité numérique. Cette transparence permet aux utilisateurs de connaître l’état d’accessibilité du site et les efforts entrepris pour l’améliorer.

Type d’organisationObligation légaleSanction potentielle
Organisation publiqueTotaleJusqu’à 20 000€
Entreprise (CA > 250M€)TotaleJusqu’à 20 000€
Organisation d’intérêt généralTotaleJusqu’à 20 000€
Autres structuresRecommandéeAucune

Méthodologie et processus d’audit RGAA

Réaliser un audit RGAA demande rigueur et méthodologie. Après plusieurs projets d’accessibilité pour des clients variés, j’ai constaté que la méthode fait toute la différence entre un audit superficiel et une analyse véritablement utile. Le processus d’audit complet se décompose généralement en quatre phases essentielles qui permettent d’obtenir une évaluation précise et exploitable.

La phase de cadrage constitue la première étape cruciale. Il s’agit de définir les enjeux spécifiques au site audité et de sélectionner un panel de pages représentatives à analyser. Ce panel doit inclure la page d’accueil, les pages les plus consultées et celles comportant des fonctionnalités particulières comme les formulaires ou les tableaux de données. Sans un échantillonnage pertinent, l’audit perdrait en pertinence.

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Vient ensuite la phase d’audit proprement dite, où chacun des 106 critères du RGAA est évalué sur l’ensemble des pages sélectionnées. Cette analyse minutieuse nécessite une expertise technique approfondie et une connaissance précise des standards d’accessibilité. L’outil Ara, développé par la Direction interministérielle du numérique (DINUM), facilite cette évaluation mais ne remplace pas l’expertise humaine.

Les quatre phases principales du processus d’audit sont :

  1. Cadrage : définition des objectifs et sélection des pages représentatives
  2. Audit RGAA : analyse méthodique des 106 critères sur chaque page
  3. Synthèse : compilation des résultats et identification des correctifs
  4. Déclaration RGAA : rédaction du document officiel attestant du niveau de conformité

Après des centaines d’heures passées sur ces audits, je peux affirmer qu’un travail rigoureux lors de ces phases garantit des résultats exploitables et un chemin clair vers la conformité.

Grille d'audit RGAA : les derniers critères à prendre en compte

Les critères cruciaux de la grille d’audit RGAA

La dernière version du RGAA comporte 106 critères répartis en treize thématiques. Certains critères revêtent une importance particulière car ils impactent significativement l’expérience des utilisateurs en situation de handicap. L’outil Ara développé par la DINUM facilite considérablement l’évaluation de ces critères et la génération des rapports de conformité. Contrairement à une idée reçue, Ara n’est pas un outil automatique mais un support méthodologique qui nécessite une expertise humaine.

Parmi les thématiques essentielles, les images et leurs alternatives textuelles représentent souvent un point critique. Pour les utilisateurs non-voyants qui naviguent avec un lecteur d’écran, une image sans alternative textuelle pertinente est tout simplement invisible. La navigation au clavier constitue une autre préoccupation majeure, car de nombreux utilisateurs ne peuvent pas utiliser de souris.

Les critères à surveiller particulièrement sont :

  • Alternatives textuelles aux contenus non textuels (images, graphiques)
  • Navigation et focus clavier sur l’ensemble des éléments interactifs
  • Contrastes suffisants pour les textes et éléments d’interface
  • Structure sémantique correcte avec utilisation appropriée des titres
  • Formulaires accessibles avec étiquettes et gestion des erreurs
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La structure sémantique d’une page reste souvent négligée alors qu’elle constitue le squelette sur lequel repose l’accessibilité du contenu. Utiliser correctement les balises HTML5 comme header, nav, main et footer n’est pas qu’une question de bonne pratique, c’est une nécessité pour les utilisateurs de technologies d’assistance.

Livrables et documentation pour une mise en conformité réussie

Un audit RGAA bien mené débouche sur plusieurs livrables essentiels qui serviront de feuille de route pour la mise en conformité. Après avoir testé différentes approches sur mes projets personnels et professionnels, j’ai pu identifier les documents vraiment utiles pour transformer les résultats d’audit en actions concrètes.

La grille d’audit constitue le document central qui détaille l’évaluation des 106 critères sur chaque page du panel. Cette grille exhaustive permet d’identifier précisément les non-conformités et leur gravité. Elle doit être accompagnée d’une synthèse d’audit qui explique les principaux problèmes rencontrés et leur impact sur l’accessibilité du site.

Pour faciliter l’implémentation des correctifs, une liste priorisée des actions à entreprendre s’avère indispensable. Cette priorisation peut se baser sur plusieurs facteurs : l’impact sur l’accessibilité, la complexité technique de la correction et la fréquentation des pages concernées. Le développeur chargé des correctifs disposera ainsi d’une feuille de route claire.

La déclaration d’accessibilité représente le document officiel et public qui atteste du niveau de conformité atteint. Elle doit mentionner le score RGAA (pourcentage de critères conformes), les dérogations éventuelles et le plan d’action pour les améliorations futures. Cette déclaration n’est pas qu’une obligation légale, elle témoigne aussi de l’engagement de l’organisation envers l’inclusion numérique.

Pour les organisations soumises aux obligations légales, un plan pluriannuel de mise en accessibilité complète ces livrables. Ce document stratégique détaille les actions prévues sur plusieurs années pour améliorer progressivement l’accessibilité de l’ensemble des services numériques.

L’expérience m’a montré que la qualité de ces livrables détermine largement le succès des actions correctrices qui suivront l’audit. Un rapport clair et actionnable transforme une obligation réglementaire en véritable opportunité d’amélioration.